jeudi 5 juin 2008

Moana, nouveau bateau, nouveaux horizons !

CONVOYAGE DE PORT FREJUS à PORT SAINT LOUIS DU RHÔNE du 1er au 10 mai 2008

Parti en éclaireur avec Dominique le mercredi 30 avril 2008, nous arrivons à Port Fréjus à 60 km à l’ouest de Nice le jeudi 1er mai à 3 heures du matin.
Le temps de débarquer le matériel de l’Espace (bourré jusqu’au toit), nous nous couchons à 4 heures et demie pour une petite nuit.
A 8 heures debout, le petit déjeuner est vite avalé dans la perspective d’une grosse journée de travail à bord de notre nouveau bateau : un First 38 S 5 de 11,70 mètres de long pour 3,75 de large et 6,6 tonnes à vide. Un joli bébé comme le constatera l’ensemble de l’équipage lors de la sortie de l’eau le 10 mai.
En attendant, nous commençons par sortir les grands sacs poubelles pour vider les affaires personnelles de l’ancien propriétaire, ses aliments et boissons périmés et jetés tout ce qui n’a rien à faire sur un bateau !
Nos appréhensions des jours précédents (manquera-t-il des choses sur ce que nous avions consigné à l’inventaire annexé au protocole d’achat ?) sont rapidement levées. Tout est bien là !
La matinée passe à vitesse grand V.
L’après-midi déjà bien entamée, tandis que Dominique qui possède de réels talents de Géo Trouvetout s’attelle à la pose des innombrables éléments apportés dans ses affaires : un radar, un Navtex, une table à cartes avec l’empreinte pour installer nos ordinateurs portables, les étagères des placards des cabines arrière, … je commence à déposer les anciennes drisses et écoutes pour les changer par des drisses en dyneema et vectran.
Lorsque le reste de l’équipage (Florence, Martine, Didier et Jean Luc) arrive sur le coup de 18 heures, nous sommes vannés ! Nous en profitons pour poser les ris, les drisses.
A 21 heures, c’est l’apéro dehors car il fait encore chaud : 22° au moins.
Nous sortons le champagne pour fêter cela et déjà le bateau commence à prendre une autre allure.

2ème jour : Lever tôt (7 heures, ce sera une constante au cours de ces vacances)
Nous nous attelons à armer le bateau pour pouvoir quitter le port en début d’après-midi :
pose du nouveau réglage de pataras,
envoi des voiles : GV et génois,
pose des lignes de vie (les anciennes étaient trop courtes, seulement 5 mètres de long, les nouvelles font 9 mètres et courent de la proue à la poupe),
à l’intérieur, Dominique continue à réaliser les travaux prévus.
Ce départ a été préparé depuis plus de 3 mois quand le projet d’achat du nouveau First 38 S 5 a commencé à se structurer.
Nous avons préparé une longue liste de travaux à faire à l’occasion de nos différents voyages (3 au total pour ce qui me concerne) :
le 1er le samedi 24 novembre avec Dominique pour visiter le bateau (aller-retour en avion sur la journée) et voir où financièrement cet achat nous emmenait ;
le 2ème fin décembre avec ma femme et mes enfants pour leur faire découvrir le bateau : réalisation de l’inventaire complet avant l’achat ;
le 3ème les 19, 20 et 21 janvier avec Dominique pour l’expertise, lister les travaux à faire, prendre les cotes définitives et ramener les coussins du carré et de la cabine avant pour réfection.
Cette liste comprend partie par partie du bateau le détail des travaux à effectuer, le temps et le coût estimé.
Nous avons acheté à la Trinité sur Mer et au Crouesty les éléments nécessaires de manière à ne pas perdre de temps sur place. De ce fait, même s’il faudra visiter les shipchandlers sur place pour compléter quelques manques, nous gagnerons énormément de temps sur place.
Il nous manque seulement les panneaux solaires (déficience du fournisseur) et la table de cockpit (la vente a tardé et nous avons su seulement 3 semaines avant que nous achèterions réellement ce bateau). Trop court pour tout préparer !
Ah qui a dit qu’acheter un nouveau bateau n’était qu’instants de bonheur !
Nous avons tellement galéré pour faire respecter le compromis de vente (notamment pour la centrale NKE) qu’à un moment nous pensions que la vente ne se ferait pas. De ce fait, nous avions bloqué les achats et les travaux qui auraient dû être réalisés dans la foulée de l’expertise, le 21 janvier.
En attendant, nous sommes sur notre nouveau bateau et il nous faut le préparer à notre convenance. Nous ne serons pas trop de 6 pour mener à bien la totalité des tâches que nous nous sommes assignés à l’occasion de ces 12 jours.
Chaque soir, je raye non sans plaisir les travaux effectués.
Mais au bout de ces 36 premières heures passées à bord, la liste est encore longue et le bateau ressemble à un vaste chantier. D’ailleurs, le carré restera encombré pendant toute la durée de la croisière des caisses de bricolage et de la boite à outils.
Et Dominique et moi passerons les navigations au moteur des 1ers jours à bricoler à l’intérieur.
Navigation ? Eh oui à 14 heures 45 ce vendredi 2 mai, nous quittons Port Fréjus au moteur. Petit vent de sud-ouest (c’est notre direction), nous établissons la grand voile et le génois sur enrouleur.
Le temps est agréable, grand soleil et mer plate, le bateau marche doucement au gré d’un vent variable en force .
Tout d’un coup au près serré, un grand bruit, le génois s’effondre sur le pont et dans l’eau. Nous le récupérons rapidement ; la drisse est restée en l’air, la manille de la tétière d’enrouleur vient de casser !
Nous renvoyons avec la drisse de spinnaker et repartons vers le sud, direction le golfe de Saint Tropez. Cette 1ère navigation (car en fait jusqu’à présent nous n’avons navigué à bord que 2 fois 1 heure) elle sert à cela : tester en grandeur nature le bateau et voir tout ce qui doit casser (pas trop quand même).
A 18 heures 30, après une courte navigation au moteur car le vent nous a lâché à l’entrée du golfe, nous entrons dans le nouveau port de Saint Trop. Le port est à l’image de ce que l’on en attend : gros yachts, belles voitures et superbes nanas !
Nous n’avons pas résisté au plaisir de descendre les quais du Vieux Port pour découvrir les yachts amarrés mais également pour découvrir le Saint Tropez des petites rues. Tout cela respire le luxe et le propre sur lui. Place des Lys, là où dans la journée les boulistes taquinent le cochonnet entre les arbres, Didier nous offre un coup à boire à la terrasse d’un des innombrables bars & restaurants qui ceinturent la place.
Pas de vedettes du showbiz mais beaucoup qui se prennent pour des starlettes et m’as-tu-vu.
3ème jour : nous quittons Dallas et son univers impitoyable pour gagner un peu de tranquillité. De tranquillité, nous n’en connaissons guère en ce début de matinée :
la drisse de spinnaker s’est enroulée autour de l’étai au cours de la manœuvre d’hier : impossible de redescendre le génois qui plus est ne veut pas finir de s’enrouler ! Dominique étrenne son nouvel harnais et monte dans le mat pour décrocher la drisse de spinnaker et la remplacer par celle de génois. Pour info, le mat du First 38 S 5 fait 17, 60 mètres et il est gréé en 9/10ème ;
ensuite, en l’absence de vent, nous marchons au moteur donc c’est plus bruyant qu’à la voile,
enfin les yachts à moteur passent à côté de nous à fond. Comme ils sont gros, ils font des grosses vagues. Que du bonheur !
C’est comme cela jusqu’au large de la plage de Plamplune. Le vent est toujours aux abonnés absents mais ce sont les conditions idéales pour observer un poisson qui saute hors de l’eau (non identifié mais Jean Luc & Didier qui l’ont vu sont encore à jeun), les ailerons d’un requin et deux dauphins qui nous accompagnent pendant quelques instants toujours magiques.
Nous en profitons également pour tester le matériel de pêche que l’ancien propriétaire a laissé à bord. La 1ère bobine que nous enroulons autour du moulinet est rapiécée au milieu. Nous devons tout débobiner et remonter une 2ème ligne.
C’est du matériel de pro par rapport aux lignes de traîne que nous utilisons habituellement à bord de nos voiliers. C’est là que nous apprenons que Dominique avant de faire du voilier allait taquiner le brochet avec son père. C’est bien utile pour apprendre à se servir d’une canne de pêche un peu sophistiquée.
La 2ème ligne est mise à l’eau mais le poisson semble rare. De plus, en remontant le leurre, le fil se glisse entre les interstices du moulinet de sorte que le fil a l’allure d’une grosse pelote informe. Couteau !
Heureusement le vent revient après le cap Camarat et nous pouvons enfin faire route à la voile non sans avoir au passage récupérer deux pare battages : un gros et un petit qui pourra servir comme orin pour le mouillage.
Le vent fraîchit Force 3-4, le bateau dépasse la barre des 7 nœuds au près. Bien réglé, la barre est extrêmement douce. Nos premières impressions se confirment, ce bateau est très agréable à barrer. D’ailleurs, nous pouvons le laisser au près sel corrigeant de temps à autre la trajectoire. Mais bien entendu, tout cela s’entend sur mer plate.
A 20 heures, nous arrivons enfin à Port Cros. Toutes les bouées sont prises et dans le soleil couchant, nous mouillons. C’est l’occasion de tester le guideau électrique, on s’embourgeoise sur ces gros bateaux mais il faut dire que c’est sacrément utile sur cette taille de voilier.
Feu de mouillage pour la nuit, apéro (vin blanc et rhum selon les goûts) et 1ère nuit au mouillage dans une tranquillité absolue.


4ème jour : c’est dimanche, le jour du seigneur.
Comme il se doit, nous faisons repos. Enfin façon de parler.
Certes le matin, nous découvrons l’île de Port Cros avec un aller-retour pour Dominique et moi-même car nous avons oublié la clé sur le moteur. Ce serait quand même trop bête de se faire voler le bateau au mouillage !
Nous nous retrouvons avec le reste de l’équipage sur une petite plage au nord de l’île qui, à la belle saison, est le point de départ d’un parcours découverte en plongée apnée. En ce début du mois de mai, pas de parcours et l’eau est encore un peu froide, pas plus de 16°.
Avec un shorty, on peut rester plus longtemps dans l’eau pour découvrir les loups, les sars, les dorades et les girelles paons (qui viennent de la mer Rouge via le canal de Suez) . Pas de mérous mais pourtant ils sont là selon le guide sur l’île.
La ballade le long des falaises rocheuses nous emmène vers le mouillage de Port-Man situé au nord-est de l’île. Les bateaux y sont encore nombreux et nous nous y baignons pour la 2ème fois de la journée avant le retour au travers des chemins forestiers.
Le retour à bord est l’occasion de poursuivre les divers travaux en cours. Tout ceci nous emmène vers l’apéro que nous prenons à bord au soleil couchant.
Cette croisière en Méditerranée est la 1ère pour l’association et les bonnes habitudes prises en Atlantique ne doivent pas être oubliées. Avec le frigo à bord, le rosé local est frais et ce n’est pas un luxe compte tenu des températures estivales que nous connaissons.
Mais la tentative de nettoyer la coque au niveau de la ligne de flottaison ne convainc que peu d’adeptes. Il est vrai que le vent s’est levé et que si les températures sont douces sur le pont, l’eau reste encore fraîche.
Le vent qui forcît en cette fin d’après-midi est l’occasion de monter la capote. Un vrai casse tête la 1ère fois surtout quand la notice n’est pas livrée avec.
C’est un ancien modèle quoiqu’efficace mais qui n’a rien à voir avec les capotes modernes qui permettent de descendre dans le carré sans se baisser. Là, il faut se contorsionner pour pénétrer à l’intérieur et baisser la tête en sortant. Cela dit, elle est profilée et pour naviguer vite tout en étant protégé, c’est pas mal !
Le monde est ainsi fait de compromis. On ne peut pas naviguer sur un bateau taillé pour la croisière rapide et disposer de tout le confort moderne.
5ème jour : grosse navigation au programme entre Port Cros et Porquerolles : 6 milles sur le fond.
Ce sera moteur aujourd’hui. Le vent semble être aux abonnés absents.
Nous tentons de taquiner le poisson dès que nous quittons la bande des 300 mètres autour de Port Cros.
Port Cros est une réserve naturelle et à ce titre, il est interdit d’y pratiquer la pêche et le mouillage sauvage en dehors de certaines zones dûment répertoriées.
Des risées parcourent bientôt la baie d’Hyères nous incitant à établir les voiles. Peine perdue, ce souffle venu de nul part est de courte durée.
Au total, 3 tentatives dont 1 sous spinnaker mais rien de bien concluant. La météo ne s’était pas trompée.
Depuis ce printemps, Météo France diffuse en continu sur le canal 23 un bulletin météo pour la zone de Port Camargue à Saint Raphaël. Monaco radio fait de même jusqu’à la frontière italienne de sorte que nous disposons d’une bonne couverture pour naviguer.
Le Navtex installé à bord nous sert essentiellement pour les Anurnav, ces bulletins d’alerte concernant les essais de sous-marins et de tirs de missiles (nous ne sommes pas loin de Toulon), les réparations de câbles sous marins ou les interventions sur les bouées et tourelles.
A Porquerolles, l’équipage a quartier libre. Certains bricolent, d’autres partent visiter l’île.
Nous nous retrouvons tous pour l’apéro, le dîner et une coupe glacée en ville vidée de ses hordes de touristes.
Le contraste avec la journée est saisissant quand les promène couillons viennent rechercher les derniers touristes à la journée.
L’île semble alors retrouver sa quiétude originelle.
Nous ne serons pas mécontents cette nuit-là de dormir au port. Le vent souffle fort, plus de 36 nœuds en rafale selon Dominique qui s’est relevé dans la nuit pour vérifier l’anémomètre sur la centrale.
Ah cette centrale NKE qui longtemps a retardé l’achat du bateau. Eh bien, elle fonctionne quand Dieu lui plaît c’est à dire pas souvent.
Il lui faut à cette vénérable dame 2 à 3 heures chaque matin avant de s’initialiser. La sonde du sondeur est HS et la pièce n’étant plus fabriquée depuis 6 ans, il faut envisager de changer la centrale complète ou bien d’installer un sondeur premier prix.
Heureusement que nous avions négocié une substantielle remise de prix pour prendre en compte ce désagrément que nous pressentions.
Au matin du 6ème jour le vent souffle, ce sont les conditions idéales pour tester l’étai largable et la prise de ris dans la grand voile.
Nous quittons Porquerolles avec un ris et le solent endraillé sur l’étai largable.
Le bateau se cale à 7 nœuds cap au Nord.
Avant la passe au bout de la presqu’île de Giens, nous avons relâché le 1er ris.
Puis nous affalons le solent pour renvoyer le GSE (Génois Sur Enrouleur) Delta Voiles performance : 42 mètres carrés à régler, cela change de 28 m² du First 310.
Les deux winch self tailing Harken de 43 ne sont pas de trop.
Côté accastillage, le First 38 S 5 est bien équipé : 6 winchs au total = 2 pour le piano, 2 pour les voiles d’avant plus deux plus petits pour le spinnaker.
Passé la presqu’île de Giens, nous taillons la route plein ouest au grand largue. Nous hésitons à envoyer le spi : 90 m² alors que le bateau marche déjà à 6,5 nœuds avec un vent annoncé à force 4-5.
A cette vitesse, les thons qui peuvent espérer attraper le leurre de la canne à pêche doivent être sportifs. C’est peut-être pour cela que nous n’en attraperons pas aujourd’hui.
13 heures 40, nous nous amarrons dans le port de Bandol, capitale du vin éponyme. Composé uniquement de mourvèdre, le bandol existe en rouge et en rosé. Le rouge a pour les meilleures années et les plus grands crus des capacités de garde comparable aux grands bordeaux.
Carton rouge pour les sanitaires de Bandol qui ne sont pas à l’image de cette ville touristique. Ils sont sales, vieillots et l’eau y est à peine chaude. Nous sommes aux antipodes des douches de Port Fréjus qui depuis le début de cette croisière demeurent notre référence. Il faut dire que les frais de port y étaient les plus élevés. Ce qui peut expliquer cela !
Après être passé dans diverses caves pour acheter du bandol et autres côtes de Provence, nous nous retrouvons tous à bord pour l’apéro.
C’est là que Dominique perdra dans le port ses lunettes de vue qu’il a oublié d’assurer avec un cordon. On va être mal pour terminer les travaux.
7ème jour : Didier qui se découvre une âme de bon samaritain propose de plonger dans le bassin du port pour tenter de retrouver les lunettes du skipper.
Honnêtement je n’y crois guère.
1er essai infructueux.
Au 2ème essai, Didier remonte avec les lunettes posées miraculeusement sur le sable. Le fond du port est en effet composé de sable ; ce qui n’était pas évident vu du pont (on ne voyait pas le fond).
Dominique est aux anges et nous promet le restaurant pour tous le samedi prochain (on n’attend toujours ! !).
Avec les 1.000 mètres de fil 50/100 acheté à Bandol, Jean Luc reconstitue un bas de ligne de compétition et Dominique s’empresse de nous démontrer ses capacités de fin pêcheur.
D’ailleurs, le fil ne tarde pas à partir et la canne se plie.
Alors que le poisson n’est plus qu’à 5 mètres du bord, il réussit à se décrocher et le Rapala dans la manœuvre atterrit sur le pont. La pêche est un sport dangereux pour le cuir chevelu.
La météo a prévu une belle journée et nous arrivons trop tôt à notre goût sur Cassis (autre vin célèbre de la région). Nous décidons d’aller mouiller dans l’une des fameuses calanques de Cassis. Nous choisissons Port Pin en raison de son orientation et de son calme (du moins l’espérons-nous).
En effet, les calanques de Cassis sont parcourus par les promène-couillons qui à la vitesse d’une fusée parcourent les différentes calanques flanquées d’une horde de touristes qui photographient tout ce qui leur tombe sur la main.
Je peux en parler car voici quelques années j’ai fait comme eux.
Mais aujourd’hui, nous sommes mouillés par 15 mètres d’eau accrochés à la paroi rocheuse par un bout tandis que le soleil se mire dans une eau turquoise. S’il n’y avait pas tous ces promène …, ce serait le paradis.
Dans l’après-midi, nous rejoignons Cassis pour effectuer notre approvisionnement de vin blanc (le cassis est meilleur en blanc). Le vent qui est monté à 15 nœuds contribue à accélérer le mouvement car le bateau se rapproche dangereusement de la falaise.
Nous nous amarrerons 2 fois dans le port de Cassis, l’occasion rêvée de vous parler de cet amarrage propre aux ports méditerranéens avec le cul vers le ponton et l’utilisation d’une pendille (bout mais plus souvent une chaîne toute rouillée qui blesse les mains et salit le pont.
Tout le jeu consiste en arrivant à saisir la pendille avec la gaffe et à la ramener le plus vite possible vers l’avant pour éviter que l’arrière du bateau ne vienne heurter le ponton généralement en béton. Tout semble avoir été prévu pour casser du bateau et assurer de confortables rentes de situation aux nombreux chantiers qui œuvrent dans tous les ports.
A Bandol, nos voisins nous ont montré la petite merveille achetée à Porquerolles composée de 2 rollers coincés entre deux plaques de bois dont l’une munie d’une anse pour emmener la chaîne de l’arrière à l’avant du bateau. Florence a pris les photos qui permettront à Dominique de reproduire l’engin vendu uniquement à Porquerolles au prix de 25 euros. J’ai pourtant parcouru les shipchandlers de Porquerolles, je ne l’ai pas trouvé !
8ème jour : c’est férié pour le vent aussi.
Nous avançons péniblement à 1,5 nœuds. Le plan d’eau est parcouru de rares risées que nous quêtons au moteur. Nous finissons par trouver une zone de vent stable et partons à 4 nœuds pendant un quart d’heure.
Le vent promis revient pour 10 heures 30. Nous sommes prêts de l’Ile Riou à l’entrée de la rade de Marseille. A 7 nœuds, Moana déboule toutes voiles dessus.
Il nous faut cependant ariser rapidement : 1 ris puis un 2ème au passage de l’Ile Maire. Nous rentrons également le génois ce qui avec la position du bloqueur n’est pas une mince affaire (problème à revoir). Cela dure 15’ puis le vent retombe. A lâcher le 2ème ris, puis dérouler le génois, lâcher le 1er ris.
Nous croisons l’équipage féminin de 470 sélectionnée pour les jeux de Pékin, ce sont les seuls à être filmés en continu par un gros zodiac qui leur colle aux basques.
Arrivée dans le vieux port de Marseille à l’heure du pastis. Deux écoles à bord :
ceux qui fonctionnent au vin blanc,
et ceux qui prennent des ti punch !
devinez qui a mal à la tête le matin ?
Comme nous avons l’après-midi devant nous, nous partons à la découverte de Marseille : sa Canebière, Notre Dame de la Garde (à pied), son métro, ses quartiers colorés, ses vendeurs de shit,…. Heureusement que Jean-Luc n’était pas avec nous, sinon il aurait rameuter ses copains et nous nous serions faits tirer dessus.
En attendant, saviez-vous que la statue qui orne Notre Dame de la Garde fait près de 10.000 kilogrammes. La basilique restaurée grâce aux dons de généreux donateurs dont nous tairons les noms pour ne pas verser dans la publicité brille de mille feux. Çà se bouscule, les dorures sont magnifiquement restaurées et le panorama est génial sur les Iles du Frioul et le château d’If.
A la tombée de la nuit alors qu’il fait encore très chaud, nous partons en chasse à la Banana split. C’est la seule glace que Didier connaisse et lui qui n’en mange qu’une fois par an en est déjà à sa 3ème depuis le début du séjour.
Nous parcourons tout le tour du vieux port pour finalement revenir sur nos pas et manger une glace dans un café à moins de 300 mètres de notre ponton.
9ème jour : et dernier jour de navigation pour rejoindre Port Saint Louis du Rhône, notre point d’arrivée avec son port à sec Navy Service.
L’équipage se scinde en 2 : d’un côté moi et Didier qui prenons le TER pour Fréjus afin de récupérer les 2 voitures restées sur place et les ramener à Port Saint Louis ; de l’autre côté le reste de l’équipage qui part avec un vent faible.
La météo a annoncé du vent fort.
Si les premiers miles permettent de contempler la ville de Marseille, au fur et à mesure que la rade de Fos sur Mer se rapproche, le vent ne cesse de gagner en intensité de sorte qu’à l’entrée du chenal qui conduit à Port Saint Louis du Rhône ce sont des claques à 30 nœuds qui accueillent l’équipage. Moana réalisera son record sur cette 1ère navigation avec une pointe à 9 nœuds.
L’ancien port de commerce n’a rien de reluisant mais il est bien à l’abri du vent d’est qui souffle en rafales. L’après-midi est mise à contribution pour terminer les derniers petits travaux avant la sortie de l’eau prévue le lendemain matin à 9 heures.
Nous en profitons également pour passer un produit déjaunissant sur le pont : efficace pour les tâches les plus légères mais certaines sont incrustées dans le gel coat et il nous est impossible de les avoir même en passant le produit pur !
10ème jour : à 9 heures, nous sommes à pied d’œuvre à Navy Services pour sortir Moana qui va ainsi rejoindre le millier de bateaux, voiliers & moteurs, monocoques et catamarans, qui s’alignent en une forêt de mats le long d’un hangar de plus de 500 mètres de long.
La sortie de l’eau, la recherche d’un ber adapté, l’installation et le calage du bateau vont demander près d’une heure.
Surprise : l’antifouling posé fin janvier pèle sur une bonne surface de la coque. De plus, la noix d’arbre a disparu. A-t-elle été réellement posée ? Nous en doutons comme du changement de la noix d’embout d’arbre.
Commence alors les travaux de nettoyage, intérieur et extérieur :
reprise de gel coat,
nettoyage des tâches les plus tenaces avec l’acétone,
polish de la coque avec une lustreuse et un gant,
pose des nouvelles anodes de noix et d’embout d’arbre,
grattage des coquillages qui se sont posés sur l’hélice,
nettoyage des fonds à l’éponge,
passage de l’aspirateur,

Ainsi se boucle nos 10 jours en Méditerranée qui ont allié navigation et bricolage (les propriétaires n’avaient pas menti) mais pour tout dire, les moments de farniente n’ont pas été légion.
Cependant quand on voit le résultat entre le 1er jour et le dernier, il y a de quoi être très satisfait et avec Dominique nous le sommes.
Heureux propriétaires !

Présentation du First 38 S 5


Construit par le chantier Beneteau par le tandem Jean Berret (architecte naval) et Philippe Starck designer, le First 38 S 5 est directement inspiré de son aîné, le First 41 S 5.
Ses dimensions :
longueur de coque = 11,70 m
longueur de flottaison = 10,05 m
maître bau = 3,75 m
pour un tirant d’eau de 1,90 m
et un déplacement lège de 6,6 tonnes dont 2,7 t de lest
une voilure au près de 81 m² dont G.V = 39 m² et génois 42 m²
et un spinnaker de 88 m²
et équipé de série d’un moteur Yanmar de 27 CV
Moana est, quant à lui, doté d’un Perkins de 30 CV
Le mat culmine à 17,60 m.
Il comporte 2 étages de barre de flèches poussantes avec un gréement
fractionné en rod continu (jusqu’en juillet 2008).
Les drisses reviennent au cockpit sous un faux pont qui dégage
tout l’espace en dessous de la bôme qui avec une longueur de 5,5 m
balaye le cockpit dans les empannages (attention au tête car elle est
diablement basse la bougresse !)
6 winchs self-tailing : 4 de 30 pour le piano et les écoutes de spi +
2 de 43 pour le génois se répartissent autour du cockpit organisé autour d’une grande barre à roue gainée de cuir, douce et extrêmement précise. Une grande satisfaction pour les inconditionnels de la barre franche que nous sommes.
6 winchs, c’est ce qu’il faut pour gérer les 660 mètres de drisses et écoutes que compte le bateau. Tout équipé en dyneema et vectran, disposant d’une batterie de 7 coinceurs Spinlock de chaque côté de la descente.
Pour finir la visite du pont, Moana dispose d’une capote, d’un lazy jack et d’un étai largable pour envoyer solent et tourmentin lorsque les conditions météorologiques se musclent.
Pour les mouillages, nous disposons d’un guindeau électrique.

A l’intérieur, 3 cabines se partagent l’espace autour d’un carré chaleureux et bien éclairé.
Les bois qui composent le carré sont semblables à ceux du First 310 tout comme le support de la table du carré qui possède la même façade en inox.
Ici, la table à cartes est une vrai, avec son siège navigateur pivotant et équipé d’une longe pour rester caler à la gîte.
Le plateau de la table à cartes d’origine a été changé par Dominique pour recevoir un ordinateur portable calé dans son empreinte et les écrans du radar et du Navtex que nous avons installés.
GPS, baromètre électronique, centrale de navigation NKE (en cours de changement) complètent les informations à la disposition du navigateur qui bénéficie en outre d’équipets profonds pour stocker cartes papier et documents officiels.
La table du carré est prévue pour 8 avec deux banquettes classiques. Tous les coussins ont été changés. Au centre de la table, le bar ! un seul tout de même là où le 310 en comptait deux !
Des placards en hauteur tout autour du carré permettent de ranger la vaisselle et la nourriture sachant que derrière le dossier existent deux aménagements pour stocker également de la nourriture.
Un frigo, l’eau chaude sous pression avec mitigeur et 2 bacs (fini la bassine dont nous ne savions que faire), un four 2 feux et un placard coulissant comparable à celui du 310 complète l’équipement intérieur côté cuisine.
1 seule salle de bain / WC, pas très grande mais bien pourvue complète cet équipement.
Les deux grandes cabines arrières disposent chacune de leur 2 placards dont une penderie réaménageable en étagères par Dominique le magicien du bois.
Leurs petites ouvertures (hormis la porte d’accès) nous ont conduit à les équiper chacune d’une prise allume cigare et de ventilateurs à connecter sur la prise 12 V pour aérer l’été en Méditerranée. Pour la Bretagne, ce ne sera pas nécessaire !
Dans le carré, les ouvertures sont maousses tout comme dans la cabine avant qui dispose d’un très grand panneau de pont et d’un petit hublot au dessus du placard. Pour la petite histoire, seuls les matelas de la cabine avant ont été refaits pour l’instant avec du Bultex.
Côté musique, Dominique a installé un lecteur CD MP3 avec enceintes intérieures et extérieures déconnectables.
Tout cela me direz-vous doit consommer de l’électricité. 3 batteries composent le parc : 2 de 105 A + 1 de 220 A avec un chargeur de batteries de 40 A pour le quai.
2 panneaux solaires viendront compléter l’autonomie du bateau dès cet été.
Pour le reste, le bateau va vite : 7,5 nœuds est sa vitesse de croisière dès 12/13 nœuds de vent. Dominique a fait une pointe à 9 nœuds le dernier jour mais sans pousser la bête car nous n’étions pas assuré si le gréement tombait.
Pour descendre à terre, une jupe à l’arrière, une annexe AX 3 avec son moteur Honda 2,3 CV complètent l’équipement.
Pour la baignade, une échelle de bain intégrée dans la jupe arrière
Tout cela nous a donné beaucoup de boulot que l’équipage du mois de mai a fortement contribué à rendre moins pénible. Le bateau est propre, briqué et reverni qui en fait désormais un yacht accueillant pour ses équipages.
Avec Dominique et Philippe, nous serons heureux de vous recevoir à bord pour de petites et plus longues nav.
Kenavo.
Christophe

lundi 2 juin 2008

Blansec en préparation pour sa sortie....


Blansec à refait peu neuve pour l'année 2008.
Le bateau de Nelly et Manu s'est refait une santé ( quille à neuf, refection des boiseries, peinture, voilerie..). Beaucoup d'aménagement et de travail pour aller faire des navigations sur la vilaine et ensuite le grand départ pour le National Muscadet à Loctudy à la mi-juillet.
Le voyage par la route est aussi plus facile avec la nouvelle remorque !...