vendredi 14 novembre 2008

Granville avec Muriel

CHANGEMENT DE CAP
Pour ce week-end du 11-12 octobre, cap sur la Manche pour les trois équipiers de cap Ouest : Frédéric, Ivan et Marie-Christine, tentés par la nouveauté, le changement de région et le plaisir d’une nouvelle rencontre. En effet, c’est la première fois que Muriel, récemment cooptée par le collège des skippeurs, propose une sortie sur son first 30 au départ de Granville.
Tout se présente pour le mieux : météo clémente, bonne musique et franches rigolades pendant le trajet, cocottes appétissantes, bon vin…Il nous tarde d’être à bord !
Vers 22h30 nous faisons la connaissance de Muriel et de son bateau, un first 30 de 1978. D’aspect il est ventru et le côté « vintage » du carré nous amuse: les vitres des équipées en plastique fumé marron, l’évier lui aussi marron, la collection de tupperware très années 70, la couchette cercueil surélevée à l’arrière du bateau. Le côté désuet de ce bateau trentenaire n’est pas sans charme ! Reste à découvrir comment il se comporte sur l’eau…
Pendant le dîner, nous faisons un briefing pour décider de notre itinéraire du lendemain : Jersey ou Chausey ? Muriel pense que les conditions météo sont idéales pour Chausey , les garçons ne demandent qu’à découvrir, ce sera donc Chausey.
Nous nous couchons tard avec un lever prévu tôt à 6h45 ; j’opte pour la couchette cercueil que je vais trouver très confortable et nous nous endormons bercés par les ronflements d’Ivan…
A 6h45, comme prévu , branle-bas. A 8h15 nous quittons le port du Hérel.
La météo n’a pas menti : la mer est belle, le soleil perce et l’air vivifiant réveille ceux qui étaient encore endormis. Nous naviguons bon plein / travers par vent de force 3 , M-C somnole à la barre tandis que Frédéric et Ivan se chargent des manœuvres sous l’œil vigilant de Muriel .

A 11h30 , après avoir parcouru 14 milles, nous prenons un coffre à l’anse de Port Pican, entre la pointe du Grouin et Cancale. Pause bien méritée après cette jolie petite navigation du matin.


A 14h30 nous reprenons la mer en direction de Chausey, navigation sous spi au portant, sous le soleil évidemment. Nous croisons la Cancalaise mais pas la Granvillaise car elle ne peut plus naviguer à cause du mérule qui la ronge (champignon parasite).

Après avoir parcouru 13 milles nous arrivons à Chausey. C’est l’occasion d’une petite révision du code Vagnon car je n’ai jamais vu une telle concentration de cardinales et de balises en tous genres !

Nous nous engageons dans le Sound. Il faut être très attentif à la barre et bien suivre les alignements pour ne pas risquer de talonner une roche. De nombreux bateaux sont déjà au mouillage et nous nous mettons à couple.
Sous la lumière de fin de journée, Les paysages marins sont splendides, la mer qui s’est retirée découvre une multitude d’îlots rocheux multicolores mais il est un peu tard pour mettre pied à terre et nous remettons la découverte de l’île au lendemain.

Après une longue nuit ( toujours bercés par les ronflements d’Ivan) et un solide petit déjeuner, nous partons explorer l’île, guidés par Muriel.
Arrivée à la cale des Blanvillais en annexe puis balade : le phare, la chapelle, la maison du peintre de marine Marin Marie, le château Renault, la plage de Port Marie, la plage de la grande grève.



Baignade pour Frédéric, sous l’œil complice des phoques.

L’eau est à 15 degrés !



Déjeuner au soleil sur le pont du bateau puis, au choix : farniente, bricolage, baignade. Vous devinerez facilement qui a fait quoi…

Dans la bibliothèque de Muriel je suis attirée par le titre d’un livre : Paroles de Paresse, que je m’empresse de lire…En voici un extrait qui transcrit parfaitement l’état dans lequel je me trouve allongée sur mon duvet, au soleil, sur le pont du bateau « m’étendant de tout mon long dans le bateau les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller et dériver lentement au gré de l’eau, quelquefois pendant plusieurs heures , plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, et qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissaient pas d’être à mon gré cent fois préférable à tout ce que j’avais trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie »Jean-Jacques Rousseau
15h30 ! déjà ! Nous n’avons pas vraiment envie de quitter Chausey mais la raison l’emporte, nous reprenons la mer, sous le soleil et un vent de force 3, au près, l’allure préférée de Prime Abord. Nous croisons de nouveau La Cancalaise. Notre bateau file et nous parcourons les 13 milles qui nous séparent de Granville en 3 heures. En fin d’après-midi nous apercevons la digue du Hérel, reconnaissable à ses alvéoles brise houle. Ivan qui est à la barre, lui, ne la reconnais pas et manque de nous conduire au port de pêche mais Muriel, toujours vigilante, intervient à temps !
Bonne humeur, décontraction, dépaysement, inattendu, calme, mer, soleil, sont des mots qui caractérisent bien ce week-end. Nous espérons vivement que Muriel proposera d’autres sorties sur son bateau … pourquoi pas les Mainguets et les îles anglo-normandes Jersey ou Guernesey ?





Marie-Christine Doche

WE estival sur Otando Juillet 08

(26 et 27 Juillet 2008)


Cette fois ci, le RV n’est pas au parking de l’autoroute, mais devant la maison de Montechristo ou de Cruella , cette belle maison qui semble « hantée » et qui finira démolie pour céder la place à des lotissements ! Il se trouve en effet qu’Henri, notre skipper, travaille juste en face : Marie C.H. est déjà là, toute pimpante dans son beau break OPEL ASTRA vert métallisé, le cheveu noir (nous n'en dirons pas plus pour ne froisser personne mais Claude l'a tout de suite vu à l’apéritif!) et l'œil vif : nous, on préfère car c'est elle notre conductrice : arrive derechef le Chef de bord, Henri, qui nous guettait depuis son bureau, et Jean Baptiste de Neuchâtel, qui habitera l’été prochain dans le sud de la Sarthe : le covoiturage est au complet.

Cap à l'ouest, pour rejoindre Locmiquelic et Martine, la dernière de la bande, arrivant directement de la Baule. La journée est belle... jusqu'à la sortie du MANS qui se fait soudainement sous quelques gouttes qui deviennent vite de grosses averses : « c'est toujours ça que nous n'aurons pas à bord ! » En effet, la météo annonce du beau temps, sauf peut-être le samedi...

Arrivée sans encombre au bateau, OTANDO qui se trouve comme toujours, panne B 72, (Facile, B comme Bateau et 72 comme Le Mans), Martine est là qui aide gaillardement au traditionnel déchargement, rechargement des sacs qui s'échangent et remplissent les cabines, avec la cocotte à caser et les ships à ranger, et pour finir, le coup de fil à Claude et Françoise qui viennent entre autres nous souhaiter bon vent et nous donner les derniers conseils : « si vous avez le temps, y a l'enrouleur enroulé à l'envers à dérouler et à ré enrouler à l'endroit (?!?) », « si besoin est , la serpillère est sous le lavabo (çà c'est plus simple) » et «vraiment si nécessaire, y a une 2ème bouteille de rhum qu'on peut entamer , mais seulement en cas de nécessité ». Tout va bien, le coucher de soleil est superbe, nous passons du bon temps (un peu bruyamment aux dires du voisin), tous dans le cockpit.
Un peu gris (Hic !), nous passons au cake de Marie - fêta/chorizo ; un délice ! Ah, quelle cuisinière ! Dîner d'une salade de légumes frais (à noter les légumes verts du marché écossés par Marie) et coucher tardif.

Lever, la brume dans la tête, mais le soleil brille et après des douches de luxe dans une capitainerie rénovée, nous partons.

Il y a une légère brise, la GV est montée dans la passe sud et cap 160° pour SAUZON. Malgré les légers frisottis à la surface de l'eau annonçant au loin les futures risées, nous devrons attendre 2 heures pour dérouler le génois.

Nous laissons à Tribord les Birvideaux, un relevé de compas nous permet à propos de lever le doute (est-ce Belle-Ile ? Est-ce Quiberon?), et de réviser les fondamentaux de la nav.

Arrivés à Belle Ile, nous prenons une double bouée dans l'avant port, à couple avec un voilier occupé par 2 beaux-frères tout à fait à l'aise sans leur femme, à couple eux-mêmes avec un autre voilier lui-même accouplé : nous ne sommes pas seuls ! Il est 16H30, le temps de se dégourdir les jambes dans les ruelles et sentiers de la belle Sauzon, non sans avoir au préalable goûté au fameux KOUIGN AMANN local, recommandé par Martine, une connaisseuse; à noter l'autre spécialité de l'ile qui consiste à remplacer la pâte à pain classique du KOUIGN AMANN par de la pâte à « pain au lait », qui fait de la BEURREE une rivale moelleuse et encore plus beurrée (est-ce possible ? ) que le KA : les garçons ont craqué.
La campagne belle-iloise est belle, comme son nom l'indique, et l'immobilier florissant comme l'attestent les lotissements : leurs façades colorées fleurissent l'arrière pays à prix d'or : à titre informatif, une de ces charmantes petites maisons mitoyennes « so typical », avec 2 chambres et un bout de pelouse face aux voisins, coûtent quand même 280 K€ ; un peu dépités par les prix, nous terminons la promenade par une baignade, froide, dans une petite crique, fréquentée par de jeunes familles et de beaux adolescents, heureux estivants de cette belle ile.



JB s’intègre dans l’association


En regagnant le port par le chemin des douaniers, nous assistons fascinés à l'arrivée au ferry du samedi soir, des pères, amis et cousins « vert sapin et bleu marine » : ah, quelles belles familles !


Au soleil, en attendant la bière

Apéro final génial, assis tous en rang d'oignon au bord de la jetée, les pieds ballants et le soleil dans le dos, à regarder, une bonne blanche dans le verre, les mouettes se disputant les déchets de l'écailler, officiant juste au restaurant d'en haut : c'était sympa !
Un petit coup d'annexe et retour au bateau que nous ne retrouvons pas immédiatement, caché comme il était derrière un 5ème et dernier voilier à couple; saucisson corse, légumes à la croque (rappelez-vous de la soirée des bonnes recettes à bord) et un petit coup de muscadet encore frais grâce aux bouteilles de glace (merci Françoise !).



Nous apprenons à cette escale, grâce aux beaux frères nos voisins, l'intérêt du PAIC pour faire taire les défenses qui grincent la nuit, et aussi les bienfaits du MIR pour redonner une 2ème vie à tout cordage (amarres, aussières, bosses, drisses, écoutes, petits bouts, de toute sorte et enrouleurs ... sans oublier la corde de la cloche !) roidis par le sel (merci JB de Neuchâtel pour le retour d'expérience !).
C'est l'heure de faire un sort à la cocotte, riz et poulet thaï ( recette en note bas de page) [1] à déguster avec un Vouvray moelleux glacé, c'est parfait ! Avons testé aussi le rouge, c'est bon aussi, surtout le Côte de Thongue (Languedoc).

Dimanche, toujours pas de vent : cap retour, nous sortons le pilote, le temps de déboucher une bonne bouteille pour accompagner le taboulé, les rillettes et les cornichons!

Pour les amoureux des régates, nous n'avons rien de remarquable à relater, si ce n'est quelque menu bricolage : d'abord le speedo, c'est un classique paraît-il, réussi en partie grâce au couteau suisse de notre ami....neufchâtellois, puis le fameux déroulage de l'enrouleur enroulé à l'envers à ré enrouler à l'endroit, qui nous a pris quelques minutes : « alors je commence par dé enrouler le foc ou l'enrouleur ??? »

Au niveau navigation, rien à dire, si ce n'est le croisement d'un fameux navire fifty- fifty très surprenant avec sa mini grand voile pour l'équilibre ; et toujours remarquables, les dauphins
croisés au loin

.
Dernière photo avant essai d’étanchéité …
Côté mer, à signaler notre baignade au milieu de l'Atlantique : rien à dire c'était magique ! Et l'appareil photo étanche qui flotte, çà nous l'avons vérifié, mais qui malheureusement a pris l'eau (aïe aïe aïe! )

Sur le plan des voiles, à noter le cours pratique du Chef de bord qui n'a pas hésité à découper la grand voile (réalisée en papier) pour nous expliquer la force du vent toujours perpendiculaire à la corde et l'effet conjugué des réglages, qui tendent à tendre la toile pour qu'un vent trop fort ne puisse qu' y glisser, et à la creuser au contraire pour recueillir la moindre brise. Nous avons eu beau creuser la voile, « sans brise, pas de surprise ! » : C'est un nouvel adage cap-ouestien. Et aussi ne pas oublier le petit relevé de compas pour rassurer MARIE très inquiète de ne pas trouver Belle ILE au même endroit qu’avant.

Pour le retour, Cap 340° (ça semble facile de s'en rappeler, c'est la route inverse de l'aller !), avec sur tribord, les Bastresses, Sud puis Nord, et à bâbord, les Truies et les Trois pierres bariolées en bandes blanches et noires (BWB).

A noter, tous les souvenirs évoqués dans cette bordée, de l'aïeul WALLACH d'Odessa aux voyages en traction à la Baule, tous les cousins cousines de Martine réunis, en passant par les folles années de liberté des années soixante de JB de N ( nous n'en dirons pas plus !), les randonnées de la jeunesse lyonnaise de Marie et notre Jura, avec sa bonne saucisse de Morteau. Et bien sur, l'Europe et le PS ! Et sa réserve de vin...

Et pour les marins un dernier adage à savourer, « en mer, pour faire avancer un bateau, commencer par enlever tous les freins puis chercher les points d'accélérateur ! »
Et s'il n'y a pas de vent, reste le moteur ! Comme sur OTANDO, qui en possède un bon avec, je le rappelle, un interrupteur bien caché ( Claude, tu nous l'avais pas rappelé !), sous l'escalier .

Enfin, je voudrais terminer en remerciant JB de N. pour son succulent cake caramélisé au calvados, dégusté samedi au dessert après le melon et le jambon de Parme, Marie pour ses bonnes courses : le nutella et les michokos nous ont régalés !

Affalage de la GV après la citadelle, c’est fini : reste le nettoyage et bien sûr l'apéro, au cargo sentimental avec Claude et Françoise et le restant du fameux cake à la feta de Marie, retrouvé miraculeusement au dernier rangement.

Il fait beau, il est l'heure de se quitter, c'était sympa, non ?


Chrystèle Bréat

[1] - Recette pour 6 personnes : pour la marinade : 2 gousses d'ail, la même quantité de gingembre frais, épices (piment, cumin, curry ...) , purée de tomates, feuille de citronnelle;, 4 c.à s. de sauce soja, faire mariner 1 heure au moins le poulet en lamelles puis faire revenir dans de l'huile de sésame 3 oignons, les poivrons, le poulet et sa marinade, enfin rajouter 2 petits bricks de lait de coco; laisser mijoter 15mn.