vendredi 14 novembre 2008

Granville avec Muriel

CHANGEMENT DE CAP
Pour ce week-end du 11-12 octobre, cap sur la Manche pour les trois équipiers de cap Ouest : Frédéric, Ivan et Marie-Christine, tentés par la nouveauté, le changement de région et le plaisir d’une nouvelle rencontre. En effet, c’est la première fois que Muriel, récemment cooptée par le collège des skippeurs, propose une sortie sur son first 30 au départ de Granville.
Tout se présente pour le mieux : météo clémente, bonne musique et franches rigolades pendant le trajet, cocottes appétissantes, bon vin…Il nous tarde d’être à bord !
Vers 22h30 nous faisons la connaissance de Muriel et de son bateau, un first 30 de 1978. D’aspect il est ventru et le côté « vintage » du carré nous amuse: les vitres des équipées en plastique fumé marron, l’évier lui aussi marron, la collection de tupperware très années 70, la couchette cercueil surélevée à l’arrière du bateau. Le côté désuet de ce bateau trentenaire n’est pas sans charme ! Reste à découvrir comment il se comporte sur l’eau…
Pendant le dîner, nous faisons un briefing pour décider de notre itinéraire du lendemain : Jersey ou Chausey ? Muriel pense que les conditions météo sont idéales pour Chausey , les garçons ne demandent qu’à découvrir, ce sera donc Chausey.
Nous nous couchons tard avec un lever prévu tôt à 6h45 ; j’opte pour la couchette cercueil que je vais trouver très confortable et nous nous endormons bercés par les ronflements d’Ivan…
A 6h45, comme prévu , branle-bas. A 8h15 nous quittons le port du Hérel.
La météo n’a pas menti : la mer est belle, le soleil perce et l’air vivifiant réveille ceux qui étaient encore endormis. Nous naviguons bon plein / travers par vent de force 3 , M-C somnole à la barre tandis que Frédéric et Ivan se chargent des manœuvres sous l’œil vigilant de Muriel .

A 11h30 , après avoir parcouru 14 milles, nous prenons un coffre à l’anse de Port Pican, entre la pointe du Grouin et Cancale. Pause bien méritée après cette jolie petite navigation du matin.


A 14h30 nous reprenons la mer en direction de Chausey, navigation sous spi au portant, sous le soleil évidemment. Nous croisons la Cancalaise mais pas la Granvillaise car elle ne peut plus naviguer à cause du mérule qui la ronge (champignon parasite).

Après avoir parcouru 13 milles nous arrivons à Chausey. C’est l’occasion d’une petite révision du code Vagnon car je n’ai jamais vu une telle concentration de cardinales et de balises en tous genres !

Nous nous engageons dans le Sound. Il faut être très attentif à la barre et bien suivre les alignements pour ne pas risquer de talonner une roche. De nombreux bateaux sont déjà au mouillage et nous nous mettons à couple.
Sous la lumière de fin de journée, Les paysages marins sont splendides, la mer qui s’est retirée découvre une multitude d’îlots rocheux multicolores mais il est un peu tard pour mettre pied à terre et nous remettons la découverte de l’île au lendemain.

Après une longue nuit ( toujours bercés par les ronflements d’Ivan) et un solide petit déjeuner, nous partons explorer l’île, guidés par Muriel.
Arrivée à la cale des Blanvillais en annexe puis balade : le phare, la chapelle, la maison du peintre de marine Marin Marie, le château Renault, la plage de Port Marie, la plage de la grande grève.



Baignade pour Frédéric, sous l’œil complice des phoques.

L’eau est à 15 degrés !



Déjeuner au soleil sur le pont du bateau puis, au choix : farniente, bricolage, baignade. Vous devinerez facilement qui a fait quoi…

Dans la bibliothèque de Muriel je suis attirée par le titre d’un livre : Paroles de Paresse, que je m’empresse de lire…En voici un extrait qui transcrit parfaitement l’état dans lequel je me trouve allongée sur mon duvet, au soleil, sur le pont du bateau « m’étendant de tout mon long dans le bateau les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller et dériver lentement au gré de l’eau, quelquefois pendant plusieurs heures , plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, et qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissaient pas d’être à mon gré cent fois préférable à tout ce que j’avais trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie »Jean-Jacques Rousseau
15h30 ! déjà ! Nous n’avons pas vraiment envie de quitter Chausey mais la raison l’emporte, nous reprenons la mer, sous le soleil et un vent de force 3, au près, l’allure préférée de Prime Abord. Nous croisons de nouveau La Cancalaise. Notre bateau file et nous parcourons les 13 milles qui nous séparent de Granville en 3 heures. En fin d’après-midi nous apercevons la digue du Hérel, reconnaissable à ses alvéoles brise houle. Ivan qui est à la barre, lui, ne la reconnais pas et manque de nous conduire au port de pêche mais Muriel, toujours vigilante, intervient à temps !
Bonne humeur, décontraction, dépaysement, inattendu, calme, mer, soleil, sont des mots qui caractérisent bien ce week-end. Nous espérons vivement que Muriel proposera d’autres sorties sur son bateau … pourquoi pas les Mainguets et les îles anglo-normandes Jersey ou Guernesey ?





Marie-Christine Doche

WE estival sur Otando Juillet 08

(26 et 27 Juillet 2008)


Cette fois ci, le RV n’est pas au parking de l’autoroute, mais devant la maison de Montechristo ou de Cruella , cette belle maison qui semble « hantée » et qui finira démolie pour céder la place à des lotissements ! Il se trouve en effet qu’Henri, notre skipper, travaille juste en face : Marie C.H. est déjà là, toute pimpante dans son beau break OPEL ASTRA vert métallisé, le cheveu noir (nous n'en dirons pas plus pour ne froisser personne mais Claude l'a tout de suite vu à l’apéritif!) et l'œil vif : nous, on préfère car c'est elle notre conductrice : arrive derechef le Chef de bord, Henri, qui nous guettait depuis son bureau, et Jean Baptiste de Neuchâtel, qui habitera l’été prochain dans le sud de la Sarthe : le covoiturage est au complet.

Cap à l'ouest, pour rejoindre Locmiquelic et Martine, la dernière de la bande, arrivant directement de la Baule. La journée est belle... jusqu'à la sortie du MANS qui se fait soudainement sous quelques gouttes qui deviennent vite de grosses averses : « c'est toujours ça que nous n'aurons pas à bord ! » En effet, la météo annonce du beau temps, sauf peut-être le samedi...

Arrivée sans encombre au bateau, OTANDO qui se trouve comme toujours, panne B 72, (Facile, B comme Bateau et 72 comme Le Mans), Martine est là qui aide gaillardement au traditionnel déchargement, rechargement des sacs qui s'échangent et remplissent les cabines, avec la cocotte à caser et les ships à ranger, et pour finir, le coup de fil à Claude et Françoise qui viennent entre autres nous souhaiter bon vent et nous donner les derniers conseils : « si vous avez le temps, y a l'enrouleur enroulé à l'envers à dérouler et à ré enrouler à l'endroit (?!?) », « si besoin est , la serpillère est sous le lavabo (çà c'est plus simple) » et «vraiment si nécessaire, y a une 2ème bouteille de rhum qu'on peut entamer , mais seulement en cas de nécessité ». Tout va bien, le coucher de soleil est superbe, nous passons du bon temps (un peu bruyamment aux dires du voisin), tous dans le cockpit.
Un peu gris (Hic !), nous passons au cake de Marie - fêta/chorizo ; un délice ! Ah, quelle cuisinière ! Dîner d'une salade de légumes frais (à noter les légumes verts du marché écossés par Marie) et coucher tardif.

Lever, la brume dans la tête, mais le soleil brille et après des douches de luxe dans une capitainerie rénovée, nous partons.

Il y a une légère brise, la GV est montée dans la passe sud et cap 160° pour SAUZON. Malgré les légers frisottis à la surface de l'eau annonçant au loin les futures risées, nous devrons attendre 2 heures pour dérouler le génois.

Nous laissons à Tribord les Birvideaux, un relevé de compas nous permet à propos de lever le doute (est-ce Belle-Ile ? Est-ce Quiberon?), et de réviser les fondamentaux de la nav.

Arrivés à Belle Ile, nous prenons une double bouée dans l'avant port, à couple avec un voilier occupé par 2 beaux-frères tout à fait à l'aise sans leur femme, à couple eux-mêmes avec un autre voilier lui-même accouplé : nous ne sommes pas seuls ! Il est 16H30, le temps de se dégourdir les jambes dans les ruelles et sentiers de la belle Sauzon, non sans avoir au préalable goûté au fameux KOUIGN AMANN local, recommandé par Martine, une connaisseuse; à noter l'autre spécialité de l'ile qui consiste à remplacer la pâte à pain classique du KOUIGN AMANN par de la pâte à « pain au lait », qui fait de la BEURREE une rivale moelleuse et encore plus beurrée (est-ce possible ? ) que le KA : les garçons ont craqué.
La campagne belle-iloise est belle, comme son nom l'indique, et l'immobilier florissant comme l'attestent les lotissements : leurs façades colorées fleurissent l'arrière pays à prix d'or : à titre informatif, une de ces charmantes petites maisons mitoyennes « so typical », avec 2 chambres et un bout de pelouse face aux voisins, coûtent quand même 280 K€ ; un peu dépités par les prix, nous terminons la promenade par une baignade, froide, dans une petite crique, fréquentée par de jeunes familles et de beaux adolescents, heureux estivants de cette belle ile.



JB s’intègre dans l’association


En regagnant le port par le chemin des douaniers, nous assistons fascinés à l'arrivée au ferry du samedi soir, des pères, amis et cousins « vert sapin et bleu marine » : ah, quelles belles familles !


Au soleil, en attendant la bière

Apéro final génial, assis tous en rang d'oignon au bord de la jetée, les pieds ballants et le soleil dans le dos, à regarder, une bonne blanche dans le verre, les mouettes se disputant les déchets de l'écailler, officiant juste au restaurant d'en haut : c'était sympa !
Un petit coup d'annexe et retour au bateau que nous ne retrouvons pas immédiatement, caché comme il était derrière un 5ème et dernier voilier à couple; saucisson corse, légumes à la croque (rappelez-vous de la soirée des bonnes recettes à bord) et un petit coup de muscadet encore frais grâce aux bouteilles de glace (merci Françoise !).



Nous apprenons à cette escale, grâce aux beaux frères nos voisins, l'intérêt du PAIC pour faire taire les défenses qui grincent la nuit, et aussi les bienfaits du MIR pour redonner une 2ème vie à tout cordage (amarres, aussières, bosses, drisses, écoutes, petits bouts, de toute sorte et enrouleurs ... sans oublier la corde de la cloche !) roidis par le sel (merci JB de Neuchâtel pour le retour d'expérience !).
C'est l'heure de faire un sort à la cocotte, riz et poulet thaï ( recette en note bas de page) [1] à déguster avec un Vouvray moelleux glacé, c'est parfait ! Avons testé aussi le rouge, c'est bon aussi, surtout le Côte de Thongue (Languedoc).

Dimanche, toujours pas de vent : cap retour, nous sortons le pilote, le temps de déboucher une bonne bouteille pour accompagner le taboulé, les rillettes et les cornichons!

Pour les amoureux des régates, nous n'avons rien de remarquable à relater, si ce n'est quelque menu bricolage : d'abord le speedo, c'est un classique paraît-il, réussi en partie grâce au couteau suisse de notre ami....neufchâtellois, puis le fameux déroulage de l'enrouleur enroulé à l'envers à ré enrouler à l'endroit, qui nous a pris quelques minutes : « alors je commence par dé enrouler le foc ou l'enrouleur ??? »

Au niveau navigation, rien à dire, si ce n'est le croisement d'un fameux navire fifty- fifty très surprenant avec sa mini grand voile pour l'équilibre ; et toujours remarquables, les dauphins
croisés au loin

.
Dernière photo avant essai d’étanchéité …
Côté mer, à signaler notre baignade au milieu de l'Atlantique : rien à dire c'était magique ! Et l'appareil photo étanche qui flotte, çà nous l'avons vérifié, mais qui malheureusement a pris l'eau (aïe aïe aïe! )

Sur le plan des voiles, à noter le cours pratique du Chef de bord qui n'a pas hésité à découper la grand voile (réalisée en papier) pour nous expliquer la force du vent toujours perpendiculaire à la corde et l'effet conjugué des réglages, qui tendent à tendre la toile pour qu'un vent trop fort ne puisse qu' y glisser, et à la creuser au contraire pour recueillir la moindre brise. Nous avons eu beau creuser la voile, « sans brise, pas de surprise ! » : C'est un nouvel adage cap-ouestien. Et aussi ne pas oublier le petit relevé de compas pour rassurer MARIE très inquiète de ne pas trouver Belle ILE au même endroit qu’avant.

Pour le retour, Cap 340° (ça semble facile de s'en rappeler, c'est la route inverse de l'aller !), avec sur tribord, les Bastresses, Sud puis Nord, et à bâbord, les Truies et les Trois pierres bariolées en bandes blanches et noires (BWB).

A noter, tous les souvenirs évoqués dans cette bordée, de l'aïeul WALLACH d'Odessa aux voyages en traction à la Baule, tous les cousins cousines de Martine réunis, en passant par les folles années de liberté des années soixante de JB de N ( nous n'en dirons pas plus !), les randonnées de la jeunesse lyonnaise de Marie et notre Jura, avec sa bonne saucisse de Morteau. Et bien sur, l'Europe et le PS ! Et sa réserve de vin...

Et pour les marins un dernier adage à savourer, « en mer, pour faire avancer un bateau, commencer par enlever tous les freins puis chercher les points d'accélérateur ! »
Et s'il n'y a pas de vent, reste le moteur ! Comme sur OTANDO, qui en possède un bon avec, je le rappelle, un interrupteur bien caché ( Claude, tu nous l'avais pas rappelé !), sous l'escalier .

Enfin, je voudrais terminer en remerciant JB de N. pour son succulent cake caramélisé au calvados, dégusté samedi au dessert après le melon et le jambon de Parme, Marie pour ses bonnes courses : le nutella et les michokos nous ont régalés !

Affalage de la GV après la citadelle, c’est fini : reste le nettoyage et bien sûr l'apéro, au cargo sentimental avec Claude et Françoise et le restant du fameux cake à la feta de Marie, retrouvé miraculeusement au dernier rangement.

Il fait beau, il est l'heure de se quitter, c'était sympa, non ?


Chrystèle Bréat

[1] - Recette pour 6 personnes : pour la marinade : 2 gousses d'ail, la même quantité de gingembre frais, épices (piment, cumin, curry ...) , purée de tomates, feuille de citronnelle;, 4 c.à s. de sauce soja, faire mariner 1 heure au moins le poulet en lamelles puis faire revenir dans de l'huile de sésame 3 oignons, les poivrons, le poulet et sa marinade, enfin rajouter 2 petits bricks de lait de coco; laisser mijoter 15mn.

vendredi 10 octobre 2008

Vidéo de Moana en baie de Quiberon-janvier 2008

C'est une belle vidéo de Florence !

Qu'en pensez-vous ?

vendredi 29 août 2008

Corse (suite)


La Corse, c'est les petits mouillages aux eaux transparentes.
Les apéros dans le soleil couchant




Les Lavezzi, un incontournable au large de Bonifacio avec de gros rochers ronds, polis par le vent et la mer comme posés sur l'eau et qui semblent émerger des eaux à moins de 15 mètres du bateau.





Des falaises de calcaires comme suspendues au dessus d'une mer d'un bleu intense






sans oublier la coppa et le lonzo, les vons corses (d'excellents rouges et blancs surtout en 2007)
Christophe

Vacances en Corse



Quelques photos de nos vacances en Corse à bord de Moana
Jolie traversée entre l'Ile des Embiez (au large de Bandol) et Calvi.
Puis cabotage le long des côtes occidentales jusqu'à Rondinara (au sud de Porto vecchio) pour cause de grand frais : 35 noeuds au mouillage le 1er jour et 25/30 le second.
Heureusement la nuit, le vent se calme. Sinon pas de zef !
Baignades, apéros, plages et plongées en apnée (vu 1 murène et des plies et des sars)
Rencontre avec une baleine, des dauphins et une raie manta (magnifique à voir sous l'eau)
Le bateau marche bien et est bien équipé. Un régal.
Ajoutez à cela que la Corse était le seul endroit avec du soleil cette année ; nous avons touché le gros lot.

Christophe

jeudi 5 juin 2008

Moana, nouveau bateau, nouveaux horizons !

CONVOYAGE DE PORT FREJUS à PORT SAINT LOUIS DU RHÔNE du 1er au 10 mai 2008

Parti en éclaireur avec Dominique le mercredi 30 avril 2008, nous arrivons à Port Fréjus à 60 km à l’ouest de Nice le jeudi 1er mai à 3 heures du matin.
Le temps de débarquer le matériel de l’Espace (bourré jusqu’au toit), nous nous couchons à 4 heures et demie pour une petite nuit.
A 8 heures debout, le petit déjeuner est vite avalé dans la perspective d’une grosse journée de travail à bord de notre nouveau bateau : un First 38 S 5 de 11,70 mètres de long pour 3,75 de large et 6,6 tonnes à vide. Un joli bébé comme le constatera l’ensemble de l’équipage lors de la sortie de l’eau le 10 mai.
En attendant, nous commençons par sortir les grands sacs poubelles pour vider les affaires personnelles de l’ancien propriétaire, ses aliments et boissons périmés et jetés tout ce qui n’a rien à faire sur un bateau !
Nos appréhensions des jours précédents (manquera-t-il des choses sur ce que nous avions consigné à l’inventaire annexé au protocole d’achat ?) sont rapidement levées. Tout est bien là !
La matinée passe à vitesse grand V.
L’après-midi déjà bien entamée, tandis que Dominique qui possède de réels talents de Géo Trouvetout s’attelle à la pose des innombrables éléments apportés dans ses affaires : un radar, un Navtex, une table à cartes avec l’empreinte pour installer nos ordinateurs portables, les étagères des placards des cabines arrière, … je commence à déposer les anciennes drisses et écoutes pour les changer par des drisses en dyneema et vectran.
Lorsque le reste de l’équipage (Florence, Martine, Didier et Jean Luc) arrive sur le coup de 18 heures, nous sommes vannés ! Nous en profitons pour poser les ris, les drisses.
A 21 heures, c’est l’apéro dehors car il fait encore chaud : 22° au moins.
Nous sortons le champagne pour fêter cela et déjà le bateau commence à prendre une autre allure.

2ème jour : Lever tôt (7 heures, ce sera une constante au cours de ces vacances)
Nous nous attelons à armer le bateau pour pouvoir quitter le port en début d’après-midi :
pose du nouveau réglage de pataras,
envoi des voiles : GV et génois,
pose des lignes de vie (les anciennes étaient trop courtes, seulement 5 mètres de long, les nouvelles font 9 mètres et courent de la proue à la poupe),
à l’intérieur, Dominique continue à réaliser les travaux prévus.
Ce départ a été préparé depuis plus de 3 mois quand le projet d’achat du nouveau First 38 S 5 a commencé à se structurer.
Nous avons préparé une longue liste de travaux à faire à l’occasion de nos différents voyages (3 au total pour ce qui me concerne) :
le 1er le samedi 24 novembre avec Dominique pour visiter le bateau (aller-retour en avion sur la journée) et voir où financièrement cet achat nous emmenait ;
le 2ème fin décembre avec ma femme et mes enfants pour leur faire découvrir le bateau : réalisation de l’inventaire complet avant l’achat ;
le 3ème les 19, 20 et 21 janvier avec Dominique pour l’expertise, lister les travaux à faire, prendre les cotes définitives et ramener les coussins du carré et de la cabine avant pour réfection.
Cette liste comprend partie par partie du bateau le détail des travaux à effectuer, le temps et le coût estimé.
Nous avons acheté à la Trinité sur Mer et au Crouesty les éléments nécessaires de manière à ne pas perdre de temps sur place. De ce fait, même s’il faudra visiter les shipchandlers sur place pour compléter quelques manques, nous gagnerons énormément de temps sur place.
Il nous manque seulement les panneaux solaires (déficience du fournisseur) et la table de cockpit (la vente a tardé et nous avons su seulement 3 semaines avant que nous achèterions réellement ce bateau). Trop court pour tout préparer !
Ah qui a dit qu’acheter un nouveau bateau n’était qu’instants de bonheur !
Nous avons tellement galéré pour faire respecter le compromis de vente (notamment pour la centrale NKE) qu’à un moment nous pensions que la vente ne se ferait pas. De ce fait, nous avions bloqué les achats et les travaux qui auraient dû être réalisés dans la foulée de l’expertise, le 21 janvier.
En attendant, nous sommes sur notre nouveau bateau et il nous faut le préparer à notre convenance. Nous ne serons pas trop de 6 pour mener à bien la totalité des tâches que nous nous sommes assignés à l’occasion de ces 12 jours.
Chaque soir, je raye non sans plaisir les travaux effectués.
Mais au bout de ces 36 premières heures passées à bord, la liste est encore longue et le bateau ressemble à un vaste chantier. D’ailleurs, le carré restera encombré pendant toute la durée de la croisière des caisses de bricolage et de la boite à outils.
Et Dominique et moi passerons les navigations au moteur des 1ers jours à bricoler à l’intérieur.
Navigation ? Eh oui à 14 heures 45 ce vendredi 2 mai, nous quittons Port Fréjus au moteur. Petit vent de sud-ouest (c’est notre direction), nous établissons la grand voile et le génois sur enrouleur.
Le temps est agréable, grand soleil et mer plate, le bateau marche doucement au gré d’un vent variable en force .
Tout d’un coup au près serré, un grand bruit, le génois s’effondre sur le pont et dans l’eau. Nous le récupérons rapidement ; la drisse est restée en l’air, la manille de la tétière d’enrouleur vient de casser !
Nous renvoyons avec la drisse de spinnaker et repartons vers le sud, direction le golfe de Saint Tropez. Cette 1ère navigation (car en fait jusqu’à présent nous n’avons navigué à bord que 2 fois 1 heure) elle sert à cela : tester en grandeur nature le bateau et voir tout ce qui doit casser (pas trop quand même).
A 18 heures 30, après une courte navigation au moteur car le vent nous a lâché à l’entrée du golfe, nous entrons dans le nouveau port de Saint Trop. Le port est à l’image de ce que l’on en attend : gros yachts, belles voitures et superbes nanas !
Nous n’avons pas résisté au plaisir de descendre les quais du Vieux Port pour découvrir les yachts amarrés mais également pour découvrir le Saint Tropez des petites rues. Tout cela respire le luxe et le propre sur lui. Place des Lys, là où dans la journée les boulistes taquinent le cochonnet entre les arbres, Didier nous offre un coup à boire à la terrasse d’un des innombrables bars & restaurants qui ceinturent la place.
Pas de vedettes du showbiz mais beaucoup qui se prennent pour des starlettes et m’as-tu-vu.
3ème jour : nous quittons Dallas et son univers impitoyable pour gagner un peu de tranquillité. De tranquillité, nous n’en connaissons guère en ce début de matinée :
la drisse de spinnaker s’est enroulée autour de l’étai au cours de la manœuvre d’hier : impossible de redescendre le génois qui plus est ne veut pas finir de s’enrouler ! Dominique étrenne son nouvel harnais et monte dans le mat pour décrocher la drisse de spinnaker et la remplacer par celle de génois. Pour info, le mat du First 38 S 5 fait 17, 60 mètres et il est gréé en 9/10ème ;
ensuite, en l’absence de vent, nous marchons au moteur donc c’est plus bruyant qu’à la voile,
enfin les yachts à moteur passent à côté de nous à fond. Comme ils sont gros, ils font des grosses vagues. Que du bonheur !
C’est comme cela jusqu’au large de la plage de Plamplune. Le vent est toujours aux abonnés absents mais ce sont les conditions idéales pour observer un poisson qui saute hors de l’eau (non identifié mais Jean Luc & Didier qui l’ont vu sont encore à jeun), les ailerons d’un requin et deux dauphins qui nous accompagnent pendant quelques instants toujours magiques.
Nous en profitons également pour tester le matériel de pêche que l’ancien propriétaire a laissé à bord. La 1ère bobine que nous enroulons autour du moulinet est rapiécée au milieu. Nous devons tout débobiner et remonter une 2ème ligne.
C’est du matériel de pro par rapport aux lignes de traîne que nous utilisons habituellement à bord de nos voiliers. C’est là que nous apprenons que Dominique avant de faire du voilier allait taquiner le brochet avec son père. C’est bien utile pour apprendre à se servir d’une canne de pêche un peu sophistiquée.
La 2ème ligne est mise à l’eau mais le poisson semble rare. De plus, en remontant le leurre, le fil se glisse entre les interstices du moulinet de sorte que le fil a l’allure d’une grosse pelote informe. Couteau !
Heureusement le vent revient après le cap Camarat et nous pouvons enfin faire route à la voile non sans avoir au passage récupérer deux pare battages : un gros et un petit qui pourra servir comme orin pour le mouillage.
Le vent fraîchit Force 3-4, le bateau dépasse la barre des 7 nœuds au près. Bien réglé, la barre est extrêmement douce. Nos premières impressions se confirment, ce bateau est très agréable à barrer. D’ailleurs, nous pouvons le laisser au près sel corrigeant de temps à autre la trajectoire. Mais bien entendu, tout cela s’entend sur mer plate.
A 20 heures, nous arrivons enfin à Port Cros. Toutes les bouées sont prises et dans le soleil couchant, nous mouillons. C’est l’occasion de tester le guideau électrique, on s’embourgeoise sur ces gros bateaux mais il faut dire que c’est sacrément utile sur cette taille de voilier.
Feu de mouillage pour la nuit, apéro (vin blanc et rhum selon les goûts) et 1ère nuit au mouillage dans une tranquillité absolue.


4ème jour : c’est dimanche, le jour du seigneur.
Comme il se doit, nous faisons repos. Enfin façon de parler.
Certes le matin, nous découvrons l’île de Port Cros avec un aller-retour pour Dominique et moi-même car nous avons oublié la clé sur le moteur. Ce serait quand même trop bête de se faire voler le bateau au mouillage !
Nous nous retrouvons avec le reste de l’équipage sur une petite plage au nord de l’île qui, à la belle saison, est le point de départ d’un parcours découverte en plongée apnée. En ce début du mois de mai, pas de parcours et l’eau est encore un peu froide, pas plus de 16°.
Avec un shorty, on peut rester plus longtemps dans l’eau pour découvrir les loups, les sars, les dorades et les girelles paons (qui viennent de la mer Rouge via le canal de Suez) . Pas de mérous mais pourtant ils sont là selon le guide sur l’île.
La ballade le long des falaises rocheuses nous emmène vers le mouillage de Port-Man situé au nord-est de l’île. Les bateaux y sont encore nombreux et nous nous y baignons pour la 2ème fois de la journée avant le retour au travers des chemins forestiers.
Le retour à bord est l’occasion de poursuivre les divers travaux en cours. Tout ceci nous emmène vers l’apéro que nous prenons à bord au soleil couchant.
Cette croisière en Méditerranée est la 1ère pour l’association et les bonnes habitudes prises en Atlantique ne doivent pas être oubliées. Avec le frigo à bord, le rosé local est frais et ce n’est pas un luxe compte tenu des températures estivales que nous connaissons.
Mais la tentative de nettoyer la coque au niveau de la ligne de flottaison ne convainc que peu d’adeptes. Il est vrai que le vent s’est levé et que si les températures sont douces sur le pont, l’eau reste encore fraîche.
Le vent qui forcît en cette fin d’après-midi est l’occasion de monter la capote. Un vrai casse tête la 1ère fois surtout quand la notice n’est pas livrée avec.
C’est un ancien modèle quoiqu’efficace mais qui n’a rien à voir avec les capotes modernes qui permettent de descendre dans le carré sans se baisser. Là, il faut se contorsionner pour pénétrer à l’intérieur et baisser la tête en sortant. Cela dit, elle est profilée et pour naviguer vite tout en étant protégé, c’est pas mal !
Le monde est ainsi fait de compromis. On ne peut pas naviguer sur un bateau taillé pour la croisière rapide et disposer de tout le confort moderne.
5ème jour : grosse navigation au programme entre Port Cros et Porquerolles : 6 milles sur le fond.
Ce sera moteur aujourd’hui. Le vent semble être aux abonnés absents.
Nous tentons de taquiner le poisson dès que nous quittons la bande des 300 mètres autour de Port Cros.
Port Cros est une réserve naturelle et à ce titre, il est interdit d’y pratiquer la pêche et le mouillage sauvage en dehors de certaines zones dûment répertoriées.
Des risées parcourent bientôt la baie d’Hyères nous incitant à établir les voiles. Peine perdue, ce souffle venu de nul part est de courte durée.
Au total, 3 tentatives dont 1 sous spinnaker mais rien de bien concluant. La météo ne s’était pas trompée.
Depuis ce printemps, Météo France diffuse en continu sur le canal 23 un bulletin météo pour la zone de Port Camargue à Saint Raphaël. Monaco radio fait de même jusqu’à la frontière italienne de sorte que nous disposons d’une bonne couverture pour naviguer.
Le Navtex installé à bord nous sert essentiellement pour les Anurnav, ces bulletins d’alerte concernant les essais de sous-marins et de tirs de missiles (nous ne sommes pas loin de Toulon), les réparations de câbles sous marins ou les interventions sur les bouées et tourelles.
A Porquerolles, l’équipage a quartier libre. Certains bricolent, d’autres partent visiter l’île.
Nous nous retrouvons tous pour l’apéro, le dîner et une coupe glacée en ville vidée de ses hordes de touristes.
Le contraste avec la journée est saisissant quand les promène couillons viennent rechercher les derniers touristes à la journée.
L’île semble alors retrouver sa quiétude originelle.
Nous ne serons pas mécontents cette nuit-là de dormir au port. Le vent souffle fort, plus de 36 nœuds en rafale selon Dominique qui s’est relevé dans la nuit pour vérifier l’anémomètre sur la centrale.
Ah cette centrale NKE qui longtemps a retardé l’achat du bateau. Eh bien, elle fonctionne quand Dieu lui plaît c’est à dire pas souvent.
Il lui faut à cette vénérable dame 2 à 3 heures chaque matin avant de s’initialiser. La sonde du sondeur est HS et la pièce n’étant plus fabriquée depuis 6 ans, il faut envisager de changer la centrale complète ou bien d’installer un sondeur premier prix.
Heureusement que nous avions négocié une substantielle remise de prix pour prendre en compte ce désagrément que nous pressentions.
Au matin du 6ème jour le vent souffle, ce sont les conditions idéales pour tester l’étai largable et la prise de ris dans la grand voile.
Nous quittons Porquerolles avec un ris et le solent endraillé sur l’étai largable.
Le bateau se cale à 7 nœuds cap au Nord.
Avant la passe au bout de la presqu’île de Giens, nous avons relâché le 1er ris.
Puis nous affalons le solent pour renvoyer le GSE (Génois Sur Enrouleur) Delta Voiles performance : 42 mètres carrés à régler, cela change de 28 m² du First 310.
Les deux winch self tailing Harken de 43 ne sont pas de trop.
Côté accastillage, le First 38 S 5 est bien équipé : 6 winchs au total = 2 pour le piano, 2 pour les voiles d’avant plus deux plus petits pour le spinnaker.
Passé la presqu’île de Giens, nous taillons la route plein ouest au grand largue. Nous hésitons à envoyer le spi : 90 m² alors que le bateau marche déjà à 6,5 nœuds avec un vent annoncé à force 4-5.
A cette vitesse, les thons qui peuvent espérer attraper le leurre de la canne à pêche doivent être sportifs. C’est peut-être pour cela que nous n’en attraperons pas aujourd’hui.
13 heures 40, nous nous amarrons dans le port de Bandol, capitale du vin éponyme. Composé uniquement de mourvèdre, le bandol existe en rouge et en rosé. Le rouge a pour les meilleures années et les plus grands crus des capacités de garde comparable aux grands bordeaux.
Carton rouge pour les sanitaires de Bandol qui ne sont pas à l’image de cette ville touristique. Ils sont sales, vieillots et l’eau y est à peine chaude. Nous sommes aux antipodes des douches de Port Fréjus qui depuis le début de cette croisière demeurent notre référence. Il faut dire que les frais de port y étaient les plus élevés. Ce qui peut expliquer cela !
Après être passé dans diverses caves pour acheter du bandol et autres côtes de Provence, nous nous retrouvons tous à bord pour l’apéro.
C’est là que Dominique perdra dans le port ses lunettes de vue qu’il a oublié d’assurer avec un cordon. On va être mal pour terminer les travaux.
7ème jour : Didier qui se découvre une âme de bon samaritain propose de plonger dans le bassin du port pour tenter de retrouver les lunettes du skipper.
Honnêtement je n’y crois guère.
1er essai infructueux.
Au 2ème essai, Didier remonte avec les lunettes posées miraculeusement sur le sable. Le fond du port est en effet composé de sable ; ce qui n’était pas évident vu du pont (on ne voyait pas le fond).
Dominique est aux anges et nous promet le restaurant pour tous le samedi prochain (on n’attend toujours ! !).
Avec les 1.000 mètres de fil 50/100 acheté à Bandol, Jean Luc reconstitue un bas de ligne de compétition et Dominique s’empresse de nous démontrer ses capacités de fin pêcheur.
D’ailleurs, le fil ne tarde pas à partir et la canne se plie.
Alors que le poisson n’est plus qu’à 5 mètres du bord, il réussit à se décrocher et le Rapala dans la manœuvre atterrit sur le pont. La pêche est un sport dangereux pour le cuir chevelu.
La météo a prévu une belle journée et nous arrivons trop tôt à notre goût sur Cassis (autre vin célèbre de la région). Nous décidons d’aller mouiller dans l’une des fameuses calanques de Cassis. Nous choisissons Port Pin en raison de son orientation et de son calme (du moins l’espérons-nous).
En effet, les calanques de Cassis sont parcourus par les promène-couillons qui à la vitesse d’une fusée parcourent les différentes calanques flanquées d’une horde de touristes qui photographient tout ce qui leur tombe sur la main.
Je peux en parler car voici quelques années j’ai fait comme eux.
Mais aujourd’hui, nous sommes mouillés par 15 mètres d’eau accrochés à la paroi rocheuse par un bout tandis que le soleil se mire dans une eau turquoise. S’il n’y avait pas tous ces promène …, ce serait le paradis.
Dans l’après-midi, nous rejoignons Cassis pour effectuer notre approvisionnement de vin blanc (le cassis est meilleur en blanc). Le vent qui est monté à 15 nœuds contribue à accélérer le mouvement car le bateau se rapproche dangereusement de la falaise.
Nous nous amarrerons 2 fois dans le port de Cassis, l’occasion rêvée de vous parler de cet amarrage propre aux ports méditerranéens avec le cul vers le ponton et l’utilisation d’une pendille (bout mais plus souvent une chaîne toute rouillée qui blesse les mains et salit le pont.
Tout le jeu consiste en arrivant à saisir la pendille avec la gaffe et à la ramener le plus vite possible vers l’avant pour éviter que l’arrière du bateau ne vienne heurter le ponton généralement en béton. Tout semble avoir été prévu pour casser du bateau et assurer de confortables rentes de situation aux nombreux chantiers qui œuvrent dans tous les ports.
A Bandol, nos voisins nous ont montré la petite merveille achetée à Porquerolles composée de 2 rollers coincés entre deux plaques de bois dont l’une munie d’une anse pour emmener la chaîne de l’arrière à l’avant du bateau. Florence a pris les photos qui permettront à Dominique de reproduire l’engin vendu uniquement à Porquerolles au prix de 25 euros. J’ai pourtant parcouru les shipchandlers de Porquerolles, je ne l’ai pas trouvé !
8ème jour : c’est férié pour le vent aussi.
Nous avançons péniblement à 1,5 nœuds. Le plan d’eau est parcouru de rares risées que nous quêtons au moteur. Nous finissons par trouver une zone de vent stable et partons à 4 nœuds pendant un quart d’heure.
Le vent promis revient pour 10 heures 30. Nous sommes prêts de l’Ile Riou à l’entrée de la rade de Marseille. A 7 nœuds, Moana déboule toutes voiles dessus.
Il nous faut cependant ariser rapidement : 1 ris puis un 2ème au passage de l’Ile Maire. Nous rentrons également le génois ce qui avec la position du bloqueur n’est pas une mince affaire (problème à revoir). Cela dure 15’ puis le vent retombe. A lâcher le 2ème ris, puis dérouler le génois, lâcher le 1er ris.
Nous croisons l’équipage féminin de 470 sélectionnée pour les jeux de Pékin, ce sont les seuls à être filmés en continu par un gros zodiac qui leur colle aux basques.
Arrivée dans le vieux port de Marseille à l’heure du pastis. Deux écoles à bord :
ceux qui fonctionnent au vin blanc,
et ceux qui prennent des ti punch !
devinez qui a mal à la tête le matin ?
Comme nous avons l’après-midi devant nous, nous partons à la découverte de Marseille : sa Canebière, Notre Dame de la Garde (à pied), son métro, ses quartiers colorés, ses vendeurs de shit,…. Heureusement que Jean-Luc n’était pas avec nous, sinon il aurait rameuter ses copains et nous nous serions faits tirer dessus.
En attendant, saviez-vous que la statue qui orne Notre Dame de la Garde fait près de 10.000 kilogrammes. La basilique restaurée grâce aux dons de généreux donateurs dont nous tairons les noms pour ne pas verser dans la publicité brille de mille feux. Çà se bouscule, les dorures sont magnifiquement restaurées et le panorama est génial sur les Iles du Frioul et le château d’If.
A la tombée de la nuit alors qu’il fait encore très chaud, nous partons en chasse à la Banana split. C’est la seule glace que Didier connaisse et lui qui n’en mange qu’une fois par an en est déjà à sa 3ème depuis le début du séjour.
Nous parcourons tout le tour du vieux port pour finalement revenir sur nos pas et manger une glace dans un café à moins de 300 mètres de notre ponton.
9ème jour : et dernier jour de navigation pour rejoindre Port Saint Louis du Rhône, notre point d’arrivée avec son port à sec Navy Service.
L’équipage se scinde en 2 : d’un côté moi et Didier qui prenons le TER pour Fréjus afin de récupérer les 2 voitures restées sur place et les ramener à Port Saint Louis ; de l’autre côté le reste de l’équipage qui part avec un vent faible.
La météo a annoncé du vent fort.
Si les premiers miles permettent de contempler la ville de Marseille, au fur et à mesure que la rade de Fos sur Mer se rapproche, le vent ne cesse de gagner en intensité de sorte qu’à l’entrée du chenal qui conduit à Port Saint Louis du Rhône ce sont des claques à 30 nœuds qui accueillent l’équipage. Moana réalisera son record sur cette 1ère navigation avec une pointe à 9 nœuds.
L’ancien port de commerce n’a rien de reluisant mais il est bien à l’abri du vent d’est qui souffle en rafales. L’après-midi est mise à contribution pour terminer les derniers petits travaux avant la sortie de l’eau prévue le lendemain matin à 9 heures.
Nous en profitons également pour passer un produit déjaunissant sur le pont : efficace pour les tâches les plus légères mais certaines sont incrustées dans le gel coat et il nous est impossible de les avoir même en passant le produit pur !
10ème jour : à 9 heures, nous sommes à pied d’œuvre à Navy Services pour sortir Moana qui va ainsi rejoindre le millier de bateaux, voiliers & moteurs, monocoques et catamarans, qui s’alignent en une forêt de mats le long d’un hangar de plus de 500 mètres de long.
La sortie de l’eau, la recherche d’un ber adapté, l’installation et le calage du bateau vont demander près d’une heure.
Surprise : l’antifouling posé fin janvier pèle sur une bonne surface de la coque. De plus, la noix d’arbre a disparu. A-t-elle été réellement posée ? Nous en doutons comme du changement de la noix d’embout d’arbre.
Commence alors les travaux de nettoyage, intérieur et extérieur :
reprise de gel coat,
nettoyage des tâches les plus tenaces avec l’acétone,
polish de la coque avec une lustreuse et un gant,
pose des nouvelles anodes de noix et d’embout d’arbre,
grattage des coquillages qui se sont posés sur l’hélice,
nettoyage des fonds à l’éponge,
passage de l’aspirateur,

Ainsi se boucle nos 10 jours en Méditerranée qui ont allié navigation et bricolage (les propriétaires n’avaient pas menti) mais pour tout dire, les moments de farniente n’ont pas été légion.
Cependant quand on voit le résultat entre le 1er jour et le dernier, il y a de quoi être très satisfait et avec Dominique nous le sommes.
Heureux propriétaires !

Présentation du First 38 S 5


Construit par le chantier Beneteau par le tandem Jean Berret (architecte naval) et Philippe Starck designer, le First 38 S 5 est directement inspiré de son aîné, le First 41 S 5.
Ses dimensions :
longueur de coque = 11,70 m
longueur de flottaison = 10,05 m
maître bau = 3,75 m
pour un tirant d’eau de 1,90 m
et un déplacement lège de 6,6 tonnes dont 2,7 t de lest
une voilure au près de 81 m² dont G.V = 39 m² et génois 42 m²
et un spinnaker de 88 m²
et équipé de série d’un moteur Yanmar de 27 CV
Moana est, quant à lui, doté d’un Perkins de 30 CV
Le mat culmine à 17,60 m.
Il comporte 2 étages de barre de flèches poussantes avec un gréement
fractionné en rod continu (jusqu’en juillet 2008).
Les drisses reviennent au cockpit sous un faux pont qui dégage
tout l’espace en dessous de la bôme qui avec une longueur de 5,5 m
balaye le cockpit dans les empannages (attention au tête car elle est
diablement basse la bougresse !)
6 winchs self-tailing : 4 de 30 pour le piano et les écoutes de spi +
2 de 43 pour le génois se répartissent autour du cockpit organisé autour d’une grande barre à roue gainée de cuir, douce et extrêmement précise. Une grande satisfaction pour les inconditionnels de la barre franche que nous sommes.
6 winchs, c’est ce qu’il faut pour gérer les 660 mètres de drisses et écoutes que compte le bateau. Tout équipé en dyneema et vectran, disposant d’une batterie de 7 coinceurs Spinlock de chaque côté de la descente.
Pour finir la visite du pont, Moana dispose d’une capote, d’un lazy jack et d’un étai largable pour envoyer solent et tourmentin lorsque les conditions météorologiques se musclent.
Pour les mouillages, nous disposons d’un guindeau électrique.

A l’intérieur, 3 cabines se partagent l’espace autour d’un carré chaleureux et bien éclairé.
Les bois qui composent le carré sont semblables à ceux du First 310 tout comme le support de la table du carré qui possède la même façade en inox.
Ici, la table à cartes est une vrai, avec son siège navigateur pivotant et équipé d’une longe pour rester caler à la gîte.
Le plateau de la table à cartes d’origine a été changé par Dominique pour recevoir un ordinateur portable calé dans son empreinte et les écrans du radar et du Navtex que nous avons installés.
GPS, baromètre électronique, centrale de navigation NKE (en cours de changement) complètent les informations à la disposition du navigateur qui bénéficie en outre d’équipets profonds pour stocker cartes papier et documents officiels.
La table du carré est prévue pour 8 avec deux banquettes classiques. Tous les coussins ont été changés. Au centre de la table, le bar ! un seul tout de même là où le 310 en comptait deux !
Des placards en hauteur tout autour du carré permettent de ranger la vaisselle et la nourriture sachant que derrière le dossier existent deux aménagements pour stocker également de la nourriture.
Un frigo, l’eau chaude sous pression avec mitigeur et 2 bacs (fini la bassine dont nous ne savions que faire), un four 2 feux et un placard coulissant comparable à celui du 310 complète l’équipement intérieur côté cuisine.
1 seule salle de bain / WC, pas très grande mais bien pourvue complète cet équipement.
Les deux grandes cabines arrières disposent chacune de leur 2 placards dont une penderie réaménageable en étagères par Dominique le magicien du bois.
Leurs petites ouvertures (hormis la porte d’accès) nous ont conduit à les équiper chacune d’une prise allume cigare et de ventilateurs à connecter sur la prise 12 V pour aérer l’été en Méditerranée. Pour la Bretagne, ce ne sera pas nécessaire !
Dans le carré, les ouvertures sont maousses tout comme dans la cabine avant qui dispose d’un très grand panneau de pont et d’un petit hublot au dessus du placard. Pour la petite histoire, seuls les matelas de la cabine avant ont été refaits pour l’instant avec du Bultex.
Côté musique, Dominique a installé un lecteur CD MP3 avec enceintes intérieures et extérieures déconnectables.
Tout cela me direz-vous doit consommer de l’électricité. 3 batteries composent le parc : 2 de 105 A + 1 de 220 A avec un chargeur de batteries de 40 A pour le quai.
2 panneaux solaires viendront compléter l’autonomie du bateau dès cet été.
Pour le reste, le bateau va vite : 7,5 nœuds est sa vitesse de croisière dès 12/13 nœuds de vent. Dominique a fait une pointe à 9 nœuds le dernier jour mais sans pousser la bête car nous n’étions pas assuré si le gréement tombait.
Pour descendre à terre, une jupe à l’arrière, une annexe AX 3 avec son moteur Honda 2,3 CV complètent l’équipement.
Pour la baignade, une échelle de bain intégrée dans la jupe arrière
Tout cela nous a donné beaucoup de boulot que l’équipage du mois de mai a fortement contribué à rendre moins pénible. Le bateau est propre, briqué et reverni qui en fait désormais un yacht accueillant pour ses équipages.
Avec Dominique et Philippe, nous serons heureux de vous recevoir à bord pour de petites et plus longues nav.
Kenavo.
Christophe

lundi 2 juin 2008

Blansec en préparation pour sa sortie....


Blansec à refait peu neuve pour l'année 2008.
Le bateau de Nelly et Manu s'est refait une santé ( quille à neuf, refection des boiseries, peinture, voilerie..). Beaucoup d'aménagement et de travail pour aller faire des navigations sur la vilaine et ensuite le grand départ pour le National Muscadet à Loctudy à la mi-juillet.
Le voyage par la route est aussi plus facile avec la nouvelle remorque !...

mardi 29 avril 2008

Sortie Cap ouest en escadre,

Sortie Cap ouest en escadre, à bord du Pogo
6 & 7 octobre 2007


Peu après la fête des sports, Cap ouest organisait une sortie en escadre, pour se retrouver entre membres, anciens et nouveaux venus.

Deux Sun Rise 34 de propriétaires ont été affrétés de Locmiquélic :
Otendo : Claude (propriétaire et skipper), Jean-François et Valérie, Richard et Cathy G (1er WE),
Yvan (de la Serge)
Margouillat : Dominique (skipper), Florence (Présidente), Didier et Marie-Claire (propriétaires),
Cathy (1er WE), Didier F. (2e WE), Rémi, Roselyne

Un Océanis 311 nous a rejoint de Redon en 2 jours (vive la retraite !) :
Caprice : Jacques (propriétaire et skipper), Claudine, Marcel

Enfin, un Pogo 8.50 a été loué à Kernével :
Skysweeper : Christophe (skipper), Frédéric (2e WE), Martine, Michel, Jean-Louis et Chrystèle

Nous avons la chance d’être à bord du Pogo 8.50, « bateau éminemment sportif ». Avant d’embarquer, je fouille dans ma pile de « Voiles et Voiliers » pour dénicher un article sur la bête. Le numéro Spécial Salon de décembre 2004 rapporte une traversée aller retour entre la Trinité et les Scilly dans la rubrique « Voiles et rêves… ». Il semble que le Pogo soit doté de toutes les qualités, à l’exception d’un point faible par petit temps – « trop de surface mouillée », dira Christophe.

La découverte du bateau vendredi soir est à la hauteur des espérances. L’extérieur racé est superbe. L’intérieur, minimaliste, est traité chaleureusement. Pas de vaigrage, mais directement le plastique blanc lumineux de la coque et du pont, marié avec du bois clair pour la grande table centrale, la table à carte et le plateau de cuisine. Pas de plancher : on a les pieds dans les varangues. Pas de portes non plus : des rideaux pour le triangle avant, la cabine AR et les toilettes, qui, relevés, dégagent un espace étonnant pour un voilier de cette taille. Un vrai loft, diront certains.

Après l(es)’apéritif(s) de rigueur, nous dégustons la cocotte de Christophe, un fameux Tajin d’agneau aux coings (hé oui quelle surprise !), et au lit !


Cuisine
Table centrale
Table à carte

Samedi, nous rejoignons Margouillat et Otendo dans l’avant-port de Lorient.
Après un bord de retrouvailles avec l’équipage de Margouillat, le Pogo sous spi prend les devants (désolés !). Objectif : les Glénans.

Margouillat
Pogo sous spi prend les devants

Las ! Arrivés à la pointe du Talut, nous rattrapons Jacques encalminé avec son spi asymétrique, et nous sommes scotchés à notre tour (dommage !).

Caprice
Otendo

Révision de l’objectif : Groix, visible toute proche, est plus adaptée à la météo.

Comme rien ne presse, Christophe et Frédéric décident d’une baignade. L’eau à 13°C ne semble pas les perturber ?? Ils nagent aussi décontractés qu’aux Atlantides à 25°C.

Pogo à rames
Nageurs polaires

Après cet intermède, le vent désespérément établi à force 1 nous permet de déjeuner, tout en régatant en finesse. Handicapé par sa surface mouillée (on y revient), le Pogo et son skipper doivent faire preuve d’ingéniosité pour gagner quelques mètres : Christophe et Michel sortent les rames de l’annexe, et pagayent en tête sous les commentaires hilares des autres voiliers.
Puis une deuxième baignade s’improvise entre les équipages du Pogo et de Margouillat. Cette fois-ci, je décide d’y aller. Et pour être sûr de ne pas reculer, je saute directement du pont. L’effet est saisissant ! Je remonte à bord illico avant l’arrêt cardiaque. Les autres nageurs sont plus courageux et prennent leur temps, passant d’un bateau à l’autre.

Enfin, nous repartons pour le mouillage des Sables Rouges, à l’Est de Groix.

Otendo en ligne de mire
Un bateau devant ???
… Jouons fin

Les 4 bateaux amarrés sur coffres, nous gonflons les annexes pour un tour à terre. Différents groupes se forment. Avec Otendo et Caprice, nous irons à Locmaria, boire une bière au soleil en terrasse.

A 19h30, c’est l’heure : toute l’escadre est invitée pour l’apéritif à bord du Pogo, qui accueille sans problème les 23 personnes dans son large cockpit… d’où l’intérêt d’un voilier sportif.
Margouillat jouera ensuite les prolongations jusque tard dans la nuit, d’après les éclats de rire et les clameurs qui nous parviennent. Les portraits réalisés par Florence témoignent de la chaude ambiance qui règne à bord.

Les Sables rouges (rien que pour nous !)
19h30…
…22h30

Dimanche, réveil en forme pour l’ensemble des bateaux, à l’exception de Margouillat qui semble avoir quelques difficultés : un problème de barre sous le front des équipiers ( ?).
Ah, barre, quand tu nous tiens… Il faut ajouter sur ce chapitre une intervention mécanique dans la journée sur la barre de Margouillat. Nous ne l’avons pas vue, mais Florence a filmé l’opération, dirigée de main de maître par Dominique, qui est en passe de devenir un grand spécialiste de la question.

Le départ des Sables Rouges se fait directement sous voile. Puis rapidement la « pétole » et une légère brume s’installent. Nous décidons d’aller au moteur chercher le vent plus à l’ouest. Nous en trouvons suffisamment pour se faire plaisir avec des réglages tout en finesse. Côté manœuvre, le Pogo est un régal. Il caracole en tête, malgré une succession de manœuvres d’homme à la mer, censée nous retarder.
Au final, la flotte s’éparpille, et chacun regagnera Lorient séparément.

Vers 16h nous nous amarrons à Kernével. Le temps de nettoyer le bateau, nous prenons la route vers 17h30.

Le vent n’était certes pas au rendez-vous, mais le plaisir de naviguer était bien là, sur un bateau exceptionnel pour ce qui nous concerne, sans stress, ni mal de mer pour personne, et toujours beaucoup de bonne humeur.
Prêts pour remettre ça !

Jean-Louis et Chrystèle